Déscolariser (v.) : sans avenir ; démerde-toi

J'en ai que très vaguement parlé sur mon blog et aujourd'hui, je pense que c'est le moment. Je partage beaucoup de choses avec vous, mon blog m'a toujours permis de vider mon sac, de me soulager, alors je pense que cet article a sa place ici.

Je ne voulais pas l'écrire, c'est vrai. Finalement, j'avais honte d'en parler et puis je voulais pas me le rappeler. Je préférais éviter le sujet et penser à autre chose, quitte à me dire que tout va bien dans ma vie alors que c'est pas vraiment le cas.

Je vous l'avait dit, l'année précédente, j'étais étudiante en communication visuelle, dans le but de devenir graphiste. C'est une section dans laquelle on entre après avoir passé un concours, et seulement quinze personnes sont sélectionnées par ans. J'ai eu la chance de faire partie de cette sélection, et croyez-moi, j'étais aux anges !

Pendant un an, j'ai pu faire quelque chose qui me plaisait vraiment. Je n'étais pas très douée, loin de là, j'avais beaucoup de difficultés notamment à cause de mon énorme manque de confiance en moi qui m'obligeait à recommencer sans cesse mes projets que je n'arrivais pas à rendre en temps et en heure.

Vous ne le savez peut-être pas non plus, mais depuis des années, je souffre de troubles anxieux généralisés qui me provoquent des crises d'angoisses assez importantes et surtout incontrôlables. Je lutte contre ces inquiétudes depuis que je suis toute petite, mais l'année passée, je n'ai pas réussi !

Mes angoisses sont devenues plus importantes au point d'être incapable d'aller en cours comme je le voudrais et pire encore, je ne pouvais pas réaliser mes stages obligatoires. Pourtant, j'étais très motivée, j'ai essayé de me battre comme je le pouvais, je n'ai pas réussi.

Mon dernier stage devait durer tout le mois de juin, et je n'ai pu y aller qu'une journée. J'ai eu quelques appels de la part de mon établissement qui m'a jugée plutôt qu'aidée, ils n'ont pas tenté de comprendre et j'ai donc été déscolarisée à partir de ce moment.

Je n'ai donc pas fait ma rentrée en septembre, ne sachant ni quoi faire ni où aller. Je pensais d'abord être soignée pour ensuite retrouver le chemin des études, mais je ne savais pas combien de temps il me faudrait, donc je ne pouvais pas me permettre de rester des années sans situation.

Alors certes, il m'a fallu tout le mois de septembre pour me remettre en question, j'ai dû subir l'incompréhension des personnes qui m'entourent... J'ai forcément beaucoup culpabilisé, jusqu'à ce que je me dise clairement carpe diem !

Voilà, je n'avais aucune situation, je m'enfermais chez moi, je me sentais incapable de faire quoi que ce soit mais tant pis. Je voulais laisser le temps faire son travail, je me disais que la solution me tendrait les bras au bout d'un certain temps et que ça ne servait à rien de m'angoisser encore plus en attendant.

Il y a quelques jours, la solution m'a effectivement tendu les bras. Je ne sais pas vraiment comment, je me suis dit que j'allais retourner dans le même établissement, mais en passant simplement par une voie générale et non professionnelle.

Je n'ai jamais été mauvaise élève, j'ai des facilités pour apprendre, pour mémoriser, je m'en suis toujours très bien sortie lorsque je suivais encore des cours généraux, donc je me suis dit que ça pourrait être une bonne idée. J'ai pensé au même établissement simplement parce que je le connais, je sais comment il fonctionne et ça me rassure de ne pas arriver dans un nouveau lieu.

J'ai donc pris mon courage à deux mains pour aller m'inscrire. Forcément, il fallait que le tombe sur la personne à ne pas croiser. Celle qui ne me laisse pas parler, qui me répond comme si j'avais six ans et demi, qui me répète qu'elle comprend ma situation mais bon, ça l'empêche pas de me juger et de me répéter qu'il faut que je me dépêche parce que la rentrée est passée (non, vraiment, j'étais pas au courant ?!).

Ce qu'il me reste à faire, c'est aller dans un centre d'orientation, expliquer mon soucis et prier très fort pour qu'ils envoient mon dossier à l'établissement dans lequel je souhaite aller. C'est la seule solution que je peux avoir pour trouver ma place là-bas.

Je dois vous avouer que j'ai plutôt peur... Je n'ai jamais été comprise par les personnes qui étaient censées m'aider, et j'ai peur d'être a nouveau jugée, qu'on me dise qu'il faut que je me bouge, que je me force a assister à tous les cours.

Si je fais toutes ces démarches, c'est que je suis motivée, que je veux faire de mon mieux pour y arriver. Rien ne m'oblige à retrouver le chemin de l'école, donc si j'en avais pas envie, je resterai les deux pieds dans le même sabot et je m'embêterai pas a aller voir des gens qui se fichent complètement d'être blessants.

Je sais que je ne suis pas seule dans cette situation, bien que ce soit difficile à croire vu le peu de compréhension que peuvent avoir les gens. Mais je sais que d'autres se sentent perdus, qu'ils ne sont pas écoutés... Il faut faire des choix et ce n'est pas facile, mais il faut tenter.

Je ne sais pas si cette année sera simple pour moi, peut-être que je pourrai y aller qu'un mois ou deux mais tant pis, j'aurais essayé. Au moins, je saurai que cette voie-ci n'est pas une solution et que je dois en chercher une autre. J'aurais avancé bien plus que si j'étais restée chez moi !

Il faut mettre à plat tout ce qui pourrait être possible et finalement, tout essayer s'il le faut. Ça demande du courage (pokééémooon !), de la volonté, et si vous êtes dans la même situation que moi, vous risquez de devoir faire toutes ces démarches seul, mais vous le faites pour vous. Vous n'avez besoin de personne pour vous en sortir, et croyez-moi que vous serez fiers d'avoir réussi à vous débrouiller par vous-même.

Rien n'est perdu, jamais. C'est normal de baisser les bras de temps en temps, et croyez-moi que je l'ai très souvent fait. L'important c'est de relever la tête et encore une fois, carpe diem !

Source des cinq premières photos - Source de la dernière photo

Et vous, avez-vous des difficultés vis-à-vis de vos études ? Connaissez-vous ce type d'angoisses ? Que faites-vous pour avancer malgré tout ? Avez-vous déjà connu ce genre de situation ?

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